La question de la pause pour un petit repos pendant la journée, communément appelée sieste, suscite souvent des interrogations. Est-ce bénéfique ou délétère pour la santé ? Est-ce réellement rafraîchissant et réparateur ? Ou au contraire, cela peut-il causer des troubles du sommeil tels que l’insomnie ?
Aujourd’hui, Mathilde Fontez, directrice de rédaction du magazine de science Epsiloon, a répondu aux différentes questions posées par FranceInfo sur l’importance de la sieste. Comment devrions-nous procéder ? Combien de minutes est-il recommandé ? La saison estivale a commencé, et l’envie de faire la sieste s’y installe.
Ce petit repos quotidien, est-il réparateur ? Est-ce que cela pourrait nous empêcher de sombrer dans la torpeur du soir ? C’est salutaire ou au contraire nuisible ?
Mathilde Fontez : Ce sont les interrogations que les épidémiologistes, experts des troubles du sommeil, ont soulevées. Beaucoup d’études ont été dévoilées ces dernières années, dans le but de savoir si la sieste était bénéfique à la santé ou non. Evidemment, l’idée commune est que le petit somme d’après-midi est une coutume relativement salutaire. C’est un rituel très courant et plutôt spontané. Non seulement chez les êtres humains, mais également chez de nombreux autres mammifères et même chez les mouches – ces dernières pratiquant également la sieste.
Quelques chercheurs se sont même prononcés en faveur de cet élan de repos l’après-midi, l’évoquant comme une possible mesure de santé publique. La sieste est particulièrement préconisée pour ceux qui travaillent durant les heures nocturnes, tels que les chauffeurs, le personnel de santé, les pilotes d’avion, ou même les journalistes réveil-matins de la radio. Néanmoins, en y regardant de plus près, il semblerait que les bénéfices du repos de midi ne soient pas aussi évidents.
Les larges études, souvent constituées d’un échantillon de plusieurs milliers de individus, mettent en relief que généralement, une sieste trop longue pourrait conduire à un risque accru de maladies.
Mais alors, qu’est-ce qu’une durée trop longue ?
Des chercheurs espagnols avancent que cela serait une durée dépassant les 30 minutes. Moins d’une demi-heure, la sieste reste bénéfique. Cependant, au-delà, elle pourrait entraîner des complications telles que les troubles du rythme cardiaque. D’après une étude chinoise menée l’année passée, une sieste de plus d’une heure serait la cause de maladies métaboliques telles que l’obésité, l’hypertension et les troubles cardiaques. Le facteur crucial de ces découvertes est qu’une sieste ne remplace vraisemblablement pas une nuit de sommeil incomplète.
Lorsque l’on manque de sommeil, une simple sieste ne suffit pas à recharger l’organisme – cela inclut aussi les grasses matinées du week-end. Les siestes qui s’éternisent provoqueraient surtout de la fatigue, car elles reportent l’heure du coucher, dérégle ainsi les rythmes biologiques. Ce chamboulement impacte tout le métabolisme.
Donc, comme tout, même la sieste se doit d’être pratiquée avec modération. Il est aussi pertinent de signaler l’ultime supposition : si la sieste n’était pas la cause, mais le symptôme. Ainsi, le besoin de sieste pourrait-il révéler des maladies non encore déclarées ? Aux yeux des médecins, la durée des siestes pourrait être un signe précoce d’alarme, un indicateur que quelque chose ne va pas.
Bonjour, je m’appelle Emilie et je suis rédactrice ICM46 spécialisée dans la santé et le bien-être. Je suis passionnée par la promotion d’un mode de vie sain et équilibré, ainsi que par la recherche de moyens naturels pour maintenir et améliorer la santé.