Cette suggestion intervient après un épisode spécialement difficile aux urgences, où une pénurie d’effectifs et les vacances d’été du personnel soignant rendent une situation tendue encore pire.
Le manque de personnel, les restrictions salariales imposées aux médecins de remplacement et les vacances estivales menacent de saturer les services d’urgence. C’est pour contrer cette éventualité que le ministère de la Santé a suggéré, jeudi 28 juin, de toujours appeler le 15 avant de décider de se diriger vers l’hôpital.
Dans certains scénarios, un appel au 15 pourrait même devenir une condition pour être accepté aux urgences, a indiqué le ministère.
Toutefois, aucune précision n’a été donnée quant aux nombre d’hôpitaux concernés par cette potentielle mesure. Selon le ministère, cela sera décidé en fonction des locaux, notamment en tenant compte de la disponibilité du personnel et des choix propres à chaque région.
En règle générale, composer le 15 devrait être le bon geste à effectuer lorsqu’une situation de santé requiert un avis médical rapide sans que l’on ait pu y apporter une solution temporal. C’est ce qu’a recommandé le cabinet du ministre de la Santé, François Braun, s’adressant en particulier à ceux qui s’apprêtent à partir en vacances.
Une procédure répandue d’ici fin 2023
Avec le déploiement progressif des services d’accès aux soins (SAS), équipés pour trier les patients avant leur admission aux urgences, le numéro 15 est de plus en plus disposé à fournir une réponse adéquate à un besoin en soins dans un délai de 48 heures, a-t-il expliqué. L’objectif des SAS est d’arranger une consultation avec un médecin, voire de transmettre une ordonnance directement à partir de leur plateforme de soins ou de vous mettre en contact avec une téléconsultation. Depuis leur essai en 2019, les SAS desservent désormais la moitié de la population en France, a précisé le cabinet. Le but du ministère de la Santé est de couvrir 100% de la population d’ici la fin de 2023.
Cependant, ces services de régulation ont besoin de personnel pour traiter les appels des patients.
Même si Marc Noizet, président du syndicat Samu-Urgences de France, est favorable à l’approche des SAS, il admet que l’adaptation des 70 Samu existants demandera du temps, des ressources et des embauches. La formation d’un assistant médical de régulation médical, qui guide les patients qui appellent le 15, dure au moins une année.
Il a fallu attendre mi-mai pour que François Braun annonce le lancement d’une vaste campagne de recrutement. Selon Caroline Bremaud, directrice des urgences à Laval (Mayenne) – dont l’accès nocturne sera suspendu à partir du lundi 3 juillet -, cette initiative aurait du voir le jour en septembre dernier, après des vacances d’été particulièrement tendues, pour prévenir une répétition de la situation cet été.
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