Pilule sans ordonnance bientôt disponible à la vente aux États-Unis

Le 13 juillet a marqué une évolution importante dans le domaine de la santé aux États-Unis, puisque l’Administration américaine chargée de la régulation des médicaments a consenti à autoriser la commercialisation d’une pilule contraceptive en accès libre, sans prescription médicale. Face à une restriction croissante du droit à l’interruption volontaire de grossesse, l’administration en place considère que la pilule dénommée Opill est « sûre et efficace ».

Le boîtier affiche des teintes plutôt douces, comme du rose, du vert et du violet, typiquement pastels.

Un conseil familier aux utilisatrices de pilules contraceptives est imprimé sur le couvercle : « Prenez un comprimé par jour, à la même heure ». Mais cette boîte spécifique, appelée Opill, a quelque chose de particulièrement unique.

À partir de début 2024, les Américaines n’auront plus besoin de se rendre chez leur médecin ou leur gynécologue, ni d’obtenir une ordonnance pour se la procurer. C’est une situation inédite aux États-Unis.

La raison pour laquelle la FDA (Food and Drug Administration) a adopté cette mesure vise à minimiser les risques de grossesses non planifiées, en particulier parmi les jeunes femmes et les adolescentes. Il sera désormais possible d’acheter cette pilule contraceptive non seulement dans les pharmacies, mais aussi dans les supermarchés ou en ligne.

Cette politique a été mise en place dans un contexte où les droits à l’avortement sont en baisse

Il est significatif de noter que cette politique a été mise en vigueur alors que de nombreuses femmes américaines rencontrent des difficultés croissantes pour avorter. Cette situation est due au fait que la Cour suprême a récemment autorisé les États à décider si l’IVG est légale ou non sur leur territoire.

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Par exemple, l’avortement est devenu illégal dans quatorze États, dont le Texas, l’Oklahoma et le Missouri. S’il existe des exceptions en cas de viol ou d’inceste, ce n’est pas toujours le cas. Selon le Washington Post, cela affecte un quart des femmes aux États-Unis. L’Agence Américaine des Médicaments rapporte que près de la moitié des femmes qui deviennent enceintes ne souhaitent pas garder leur bébé.

La FDA met également en évidence que les grossesses involontaires entraînent davantage de risques, tels que des accouchements précoces et un manque de soins prénataux, sans oublier les risques additionnels pour l’enfant une fois né. Opill, disponible de longue date aux États-Unis sur ordonnance, est décrit par l’agence comme une « méthode de contraception sûre et efficace ».

L’agence a également balayé les objections de la Conférence des Evêques Catholiques des États-Unis, qui estime que la fourniture d’un contraceptif sans les conseils d’un médecin est irresponsable voire dangereuse.

Le fabricant d’Opill, Perrigo, qui n’a pas encore annoncé de prix, y voit un « grand pas vers l’autonomie des femmes ». Le point du remboursement reste cependant à déterminer.

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