Risque de cécité augmenté par la pollution de l’air: impact sur nos yeux

L’Inserm, en collaboration avec l’université de Bordeaux, souligne l’impact de la pollution atmosphérique sur notre vision. Il semblerait que notre exposition constante à la pollution nous rend plus susceptible à une dégradation visuelle prématurée et au développement de glaucome, une maladie neurodégénérative pouvant conduire à la cécité.

La pollution atmosphérique a davantage d’effets négatifs sur notre santé que nous le pensions initialement. C’est la conclusion tirée des recherches conjointes menées par l’Inserm et l’université de Bordeaux. Notre exposition continue à un air de qualité médiocre était déjà notoire comme facteur de risques de diverses affections du système nerveux central, dont des maladies neurodégénératives chez les adultes et des troubles du neurodéveloppement chez les enfants. Pourtant, cette enquête récente a démontré que nos yeux sont également menacés par l’air vicié.

C’est en analysant pendant une décennie les données de près de 700 résidents de Bordeaux, tous âgés de plus de 75 ans, que les chercheurs ont pu affirmer qu’il y a un lien direct entre la pollution atmosphérique à particules fines et le vieillissement précipité de nos organes de vision. Plus précisément, ils ont redessiné un paysage effrayant dans lequel la pollution atmosphérique amplifie le risque de déclin accéléré de nos yeux et la menace croissante de développer un glaucome.

Minimiser l’exposition à l’air pollué

Le vieillissement de l’oeil, voire la cécité, a été observé chez tous les participants de l’étude. Ils ont tous présenté un éclaircissement notable de leur épaisseur rétinienne – cette membrane neurosensorielle qui recouvre la partie postérieure de l’oeil et dont l’état de santé est un indicateur fiable de la santé globale du système nerveux. L’affaiblissement de la retine, caractérisé par une réduction de l’épaisseur de la couche nerveuse de la rétine, est l’un des signe avant-coureurs du glaucome. Cette affection neurodégénérative peut, à terme, conduire cà la perte totale de la vision.

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D’après Laure Gayraud, membre de l’équipe de l’Inserm, toutes les personnes étudiées étaient exposées à un niveau de pollution atmosphérique se situant en dessous du seuil accepté: « Les taux de pollution mesurés variaient entre 16 et 25 microgrammes par mètre cube d’air alors que la limite réglementaire européenne est fixée à 25 microgrammes/m³. L’OMS recommande cependant de ne pas dépasser 5 microgrammes/m³ et a fixé un objectif de 10 µg/m³ à atteindre pour l’année 2030. Nous surpassons donc largement la valeur conseillée par l’OMS. »

Laure Gayraud appelle les autorités à prendre des mesures immédiates pour réduire notre exposition à la pollution atmosphérique. Cette bataille contre la montre est d’autant plus nécessaire que le glaucome représente la deuxième cause de cécité dans le monde.

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