Urgences saturées à Strasbourg: les malades soignés sur le parking !

Le manque de capacité dans de nombreux services d’urgence en France crée des situations ahurissantes. À l’hôpital civil à Strasbourg, certains patients sont parfois contraints de recevoir leurs soins à l’intérieur d’une ambulance stationnée sur le parking, faute de lits disponibles. On peut constater ce spectacle déconcertant à travers des images récentes capturées « sur le vif » par des militants syndicaux.

Les établissements de soins d’urgence font face à un déficit de ressources et de personnel qui atteint des proportions alarmantes.

À l’hôpital Civil de Strasbourg, les patients sont parfois contraints de recevoir des soins dans l’enceinte des véhicules d’urgence sur le parking de l’établissement – ce qui dépasse complètement l’entendement.

« C’est absolument insoutenable »

Cet après-midi, deux ambulances sont garées sur le parking de l’hôpital, sous un soleil de plomb, avec le moteur en marche pour la climatisation. Dans l’une d’elles, on trouve Huguette, une patiente de 93 ans, qui attend d’être admise. « Ça fait 30 à 45 minutes que je suis ici, avec des douleurs abdominales », révèle-t-elle avec difficulté. Alan, l’ambulancier qui s’occupe d’elle, confirme : « Malheureusement, nos patients sont souvent contraints d’attendre longtemps ».

« Parfois, cette attente peut durer jusqu’à six, sept ou huit heures. Il n’est pas rare que le personnel infirmier doive monter à bord de l’ambulance pour administrer une perfusion ou soulager la douleur, le temps de trouver un lit. C’est franchement inacceptable. »

« Nous avons 60 patients pour 30 lits »

Gilles Thiam, représentant du syndicat Force Ouvrière, déclare que l’incidence de la pandémie de Covid-19 a provoqué une hausse constante du taux d’occupation des services d’urgence. « Nous sommes constamment à la limite de nos capacités, avec un taux d’occupation de 100% au minimum tous les jours. En moyenne, nous recevons quotidiennement de 130 à 140% de nos capacités. Nous avons même atteint un pic d’occupation de 207% – cela signifie que nous devons gérer 60 patients pour 30 lits », précise-t-il.

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Une situation que les soignants épuisés trouvent « invivable », dit-il encore. La direction de l’hôpital n’a pas jugé bon de répondre aux sollicitations pour une prise de parole.

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